Tout savoir sur le futur téléphérique urbain de Toulouse

En plein chantier sur les sites de ses futures trois stations, le futur téléphérique urbain de Toulouse doit être mis en service avant la fin de l'année 2020. Reliant l'Oncopole à l'université Paul Sabatier, celui-ci doit permettre de désengorger en partie la zone sud de Toulouse. Mais déjà, des prolongements jusqu'à Basso Cambo et Montaudran sont envisagés. Décryptage de ce futur mode de transport non polluant à Toulouse et visite du chantier.
Le futur téléphérique urbain de Toulouse est en train de sortir de terre.

Dans quelques mois, Toulouse aura le plus grand téléphérique urbain de France ! Dans de grandes métropoles mondiales comme New-York ou Barcelone, ce mode de déplacement innovant est adopté depuis des années. Mais en France, seule la ville de Brest en dispose d'un, depuis 2016 et Créteil qui vient d'obtenir la déclaration d'utilité publique pour lancer le chantier. Si celui de Bretagne fait 420 mètres de longueur, "Téléo" à Toulouse réalisera un tracé de trois kilomètres. Actuellement en plein chantier, il partira de l'université Paul-Sabatier pour aller jusqu'à l'Oncopole (où également un parking relais de 500 places est en préparation) en passant par l'hôpital de Rangueil.

tracé téléphérique Toulouse

Un schéma du futur tracé du téléphérique urbain de Toulouse, "Téléo".

"Le téléphérique urbain de Toulouse sera un maillon de la ceinture Sud que nous voulons mettre en place pour désengorger cette zone qui créée 7 000 nouveaux emplois chaque année. En plus d'une correspondance avec la ligne B du métro, il sera relié par plusieurs lignes Linéo (bus rapides, ndlr)", ajoute Jean-Michel Lattes, président de Tisséo, le syndicat mixte en charge des transports en commun sur la métropole toulousaine.

La vingtaine de cabines (d'une capacité de 34 places, avec emplacements pour les vélos et personnes à mobilité réduite) qui alimentera le dispositif permettra d'envoyer jusqu'à une cabine toutes les 1 minute 30 seconde, pour une capacité de 1 500 voyageurs par heure et par sens.

cabine téléphérique Toulouse

Le futur design extérieur des cabines de Téléo (Crédits : Tisséo).

Stabilité assurée en cas de vents forts

Totalement électriques, les cabines circuleront à une vitesse commerciale de 20 km/h. Ce qui permettra de réaliser le trajet en 10 minutes contre 30 en voiture. Par ailleurs, Tisséo garantit que le téléphérique "Téléo" pourra fonctionner même avec des vents dépassant les 100 km/h.

"Appliquée par le groupement Poma, Tisséo a fait le choix d'adopter la technologie dite des 3S pour le téléphérique, avec deux câbles porteurs et un câble tracteur. Cette technologie l'installation de seulement cinq pylônes contre une vingtaine avec le mono-câble. Par ailleurs, les nuisances sonores sont aussi réduites", explique Vincent Conan, chef de projet Téléo au sein de Tisséo Ingénierie.

Station UPS téléphérique

Depuis la fin de l'été 2019, les travaux ont commencé à proximité de la station de métro "Paul Sabatier" à Toulouse (Crédits : Rémi Benoit).

Station Paul Sabatier Téléo

Projection de ce que sera la future station du téléphérique au niveau de l'université et devant survoler le lycée Bellevue (Crédits : Tisséo).

Ainsi, au niveau de la station de l'Université Paul-Sabatier, les passants peuvent déjà distinguer le périmètre du futur équipement. "Les poteaux en béton qui sont en train de sortir de terre seront ceux qui vont porter le mécanisme. Un peu plus loin, en direction de l'hôpital Rangueil, il y aura le premier pylône d'une hauteur de 40 mères pour attaquer une pente à 45 degrés", commente le chef de projet.

Téléo Rangueil

Le chantier de la future station à Rangueil se trouve face à l'entrée principale de l'établissement de santé (Crédits : Rémi Benoit).

Téléo Rangueil

La future station "Rangueil-Louis Lareng" (Crédits : Tisséo).

Afin de simplifier au maximum le chantier, la future ligne a été conçue de façon à être droite. Ainsi, quand elles arriveront de l'université après avoir emprunté les hauteurs de Toulouse, les cabines s'arrêteront à quelques mètres de l'entrée principale de l'hôpital de Rangueil. Une volonté de Tisséo pour encourager son utilisation.

"Face à l'établissement, auparavant, il y avait un grand talus que nous sommes en train de grignoter progressivement depuis quelques mois afin de poser les fondations de la station sur une profondeur d'une quinzaine de mètres et celles du pylône. Il y a un important travail de terrassement", souligne Vincent Conan.

téléphérique

La future station de l'Oncopole sera équipée d'un parking relais de 500 places (Crédits : Tisséo).

téléphérique

Projection de la future station à proximité de l'établissement de recherches (Crédits : Tisséo).

Ouverture au public en décembre 2020

Grâce à l'avancée de ce chantier, dans les délais, Tisséo espère une livraison de l'infrastructure à la fin de l'été 2020 afin de réaliser tous les tests techniques au cours de l'autonome. Ainsi, si tout se passe comme prévu, l'ouverture au public pourrait avoir lieu en décembre prochain. Initié par l'ancien maire de Toulouse, Pierre Cohen, le projet devait voir le jour début 2020. Mais la révision du tracé, notamment au niveau du lycée Bellevue, a retardé le calendrier et augmenté le coût de l'opération. Au départ, ce projet devait coûter une cinquantaine de millions d'euros. Finalement, celui-ci atteindra 82,41 millions d'euros, sans compter les deux millions d'euros de maintenance chaque année. Ce qui n'empêche pas d'envisager déjà un prolongement de ce nouvel équipement.

Lire aussi : Le téléphérique toulousain plus cher que prévu

"Avec la révision du tracé, nous avons laissé la possibilité de réaliser efficacement des prolongements du téléphérique jusqu'à Basso Cambo, le terminus de la ligne A du métro et de l'autre côté, jusqu'à Montaudran, qui sera traversé par la future troisième ligne de métro", admet Jean-Michel Lattes.

Si le maire sortant de Toulouse et candidat aux élections municipales, Jean-Luc Moudenc, ne ferme pas la porte à cette idée, d'autres également partagent cette ambition. En effet, Pierre Cohen est pour un prolongement de celui-ci tout comme Nadia Pellefigue.

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Commentaires 5
à écrit le 12/02/2020 à 8:24
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Effet de vitrine ?

à écrit le 11/02/2020 à 17:24
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Pour voir une réalisation exemplaire d'un réseau aérien maillé de transport en commun, il faut se rendre à La Paz en Bolivie. En raison des dénivelés importants entre le haut et le bas de la ville et de la difficulté de s'y déplacer, le choix a été f...

à écrit le 11/02/2020 à 16:54
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On massacre les sites, on dépenses des fortunes pour un système qui n'intéresse personne et qui sera en déficit chaque année.

le 12/02/2020 à 9:00
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Certains disaient ça du metro dans les annnees 90 😁

à écrit le 11/02/2020 à 15:06
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Solution verte contre grand béton parisien, des téléphériques reliant les gares de l'ouest de la Seine (tram et grande ceinture) à Boulogne et au XVIe!

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